Le Lean est-il une secte ?
Découvre l’origine surprenante de ce terme et ce qu’il dissimule vraiment, bien au-delà de ses apparences élitistes et fermées.
J'ai échangé avec des centaines de dirigeant·es et managers, que ce soit dans l’industrie, la tech, ou encore le retail…
Et il y a un retour qui revient souvent.
Le Lean fait "secte".
On a cette impression d’un club fermé, réservé à une poignée d'initié·es, celles et ceux qui possèdent les bons codes pour y accéder.
Il y a plusieurs pistes pour l’expliquer :
Un jargon qui vient du japonais : Avec des termes comme "kanban", “muda” ou "kaizen", le lean semble parfois inaccessible à ceux qui ne connaissent pas ces concepts.
L’engagement des praticiens : Les pratiquants du lean sont souvent très investis, ce qui peut donner l’impression d’une approche réservée à des passionnés.
Une communauté soudée : Les praticiens du lean échangent et se retrouvent souvent entre eux, ce qui peut-être perçu comme un cercle fermé difficile à rejoindre pour les “non-initiés”.
Cela te parle ?
Peut-être as-tu déjà ressenti cette impression, ou entendu quelqu'un te la partager ?
C’est parfait : je vais en profiter pour clarifier ma vision du Lean.
En commençant par expliquer l’origine du terme “Lean”.
Pour cela, il faut revenir aux années 90.
C’est à ce moment-là qu’une équipe de chercheurs du MIT se penche sur un constructeur automobile japonais qui surpasse la majorité de ses concurrents dans le monde.
Au programme
Dans cette newsletter, découvre l’origine surprenante du terme Lean et ce qu’il dissimule vraiment, bien au-delà de ses apparences élitistes et fermées.
🐕 Une métaphore surprenante pour comprendre le Lean
⏮️ Retour dans les années 90 pour comprendre l’origine du terme “Lean”
✅ Ce qu’est vraiment le Lean… (la plupart oublient cet élément)
🚶🏻…et sa première étape (si importante qu’elle a donné son nom à mon média).
Pas le temps de tout lire ? Tu trouveras un résumé avec les points clés à la fin.
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Ça veut dire quoi au juste, “Lean” ?
Le lévrier est un chien fait pour la vitesse.
Élancé, léger, sans une once de superflu. Aucun excès de poids, juste des muscles affûtés et une structure parfaite pour dépasser tous les autres sur la piste.
Cette métaphore m’avait particulièrement marqué lors d’une conférence de Michael Ballé : tout comme le lévrier n’a aucun excès de poids, une entreprise Lean est libérée de ses gaspillages, elle se concentre sur l’essentiel et peut répondre avec agilité aux défis.
(Lean = maigre, mince).
Cependant, il est important de comprendre que si le terme Lean ne semble pas capturer à 100% la profondeur de cette approche, c’est parce qu’il s'agit d'une étiquette occidentale apposée à la démarche de Toyota.
🇯🇵 L’entreprise japonaise qui domine le monde
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Japon est en pleine reconstruction.
Toyota, comme tant d'autres entreprises japonaises, lutte pour sa survie.
Pendant ce temps, aux États-Unis, l'industrie automobile connaît un essor fulgurant, propulsée par un marché immense et une capacité de production massive.
Grâce à leurs volumes de production astronomiques, les Américains peuvent réduire les coûts en produisant en masse et en anticipant d'énormes stocks, quitte à accumuler des surplus.
Mais au Japon, la réalité est tout autre.
Le marché est restreint, les ressources limitées. Pour Toyota, il est impossible de suivre ce modèle. C’est alors qu’un homme va révolutionner leur approche : Taiichi Ohno, un ingénieur visionnaire. Il propose une idée radicale, en total décalage avec la pensée dominante de l’époque.
Son génie ?
Produire uniquement ce que veut le client, au rythme précis qu'il exige, dans les quantités justes, et en utilisant exactement les ressources nécessaires, rien de plus. Ohno s'appuie sur l'efficacité, la réactivité et l'élimination du superflu pour redresser Toyota.
Cette vision - que je t'invite à découvrir en détail ici - fondée sur la flexibilité et la réduction des gaspillages, tranche radicalement avec la production de masse qui dominait l’industrie. Là où les Américains empilaient des stocks, Toyota devenait agile, capable de s’adapter instantanément aux besoins réels.
Rapidement, cette approche attire l'attention au-delà des frontières japonaises.
Et c’est en 1988 que John Krafcik, chercheur au MIT, met un nom sur cette pratique révolutionnaire dans son article "Triumph of the Lean Production System."
Pour la première fois, le terme Lean est utilisé pour décrire cette méthode novatrice de Toyota, qui privilégiait l'efficience plutôt que les volumes.
(Pour mieux comprendre l’origine du Lean, je t’invite à consulter ma newsletter sur l’histoire de Toyota, où je détaille plus précisément comment l’entreprise a révolutionné l’industrie automobile mondiale.)
La partie visible du Lean, celle que la plupart des gens retiennent, c’est cette obsession pour la réduction des gaspillages. On se concentre sur l’élimination de tout ce qui ne crée pas de valeur ajoutée.
Chez Toyota, l’objectif est de détecter les fragilités et les gaspillages dans leurs processus, et de les éliminer progressivement, tout en renforçant ce qui fonctionne déjà bien.
C’est cette philosophie, ancrée dans une quête de perfection opérationnelle, qui a inspiré le mot Lean – un terme anglais signifiant maigre, donc sans superflu.
À l’époque, on parle aussi de système anti-fragile, où plusieurs concepts clés s’entrelacent : le Juste-à-Temps, le Jidoka, ou encore le Kaizen : des petits changements continus qui mènent à une meilleure compréhension, et ouvrent la voie à l’amélioration continue.
Mais attention, cette focalisation sur l’élimination des gaspillages a tendance à tronquer toute la profondeur de la philosophie de Toyota.
💡 Note : Pourquoi je parle de Toyota, et du Lean
Le Lean a été inventé par Toyota il y a plus de 70 ans (même si eux n’appellent pas ça comme ça, car ce nom vient des Américains).
C’est cette méthode qui leur a permis de prendre leur envol, pour ensuite devenir leader depuis les années 2000 - et le rester.
Depuis, l’approche a été reprise par des milliers d’entreprises de toutes tailles, dont plusieurs entreprises au grand succès.
Quant à moi, j’ai découvert le Lean il y a près de 15 ans, et ça a révolutionné mon approche en tant que manager et chef d’entreprise.
La méthode m’a permis de gérer la croissance de mon entreprise et de la revendre quelques années plus tard à un acteur clef du marché.
J’ai aussi eu l’occasion de passer dans les usines de Toyota, voyant bien l’efficacité du Lean Management sur le terrain, de mes propres yeux :
Depuis 2016, je cogère Keenly et Learning to Scale, dans lesquels nous avons accompagné plus de 800 patrons et managers de scale-up et entreprises établies dans leur quête de croissance continue, en les familiarisant notamment au Lean (Qonto, Theodo, Aramis Auto, JVWEB, RSM Sofira, Leocare, etc.).
Tu veux en savoir plus sur le Lean, l’histoire de Toyota, ou la mienne ? Clique ici pour accéder à mes newsletters.
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Réduire les gaspillages : oui, mais…
La philosophie de Toyota ne se résume pas simplement à réduire les gaspillages ou à résoudre des problèmes, mais à les comprendre profondément, à leur racine.
Une fois ces causes identifiées, des petits changements sont apportés, ouvrant ainsi la voie à l’amélioration continue (c’est le Kaizen).
Ces ajustements réguliers ne viennent pas d'en haut, mais directement du terrain.
Trop de dirigeant·es et managers l’évitent, ce qui cause justement de nombreux problèmes, comme je te l’explique ici.
Certains voient le Lean uniquement comme une quête de réduction des coûts, alors qu’il s’agit avant tout de maintenir la vivacité et l’adaptabilité de l’organisation.
(Avec le TPS comme guide et boussole).
Ces différentes interprétations amènent de nombreuses personnes à se demander ce qu’est le “vrai” Lean.
Michael Ballé a d’ailleurs répondu à cette question via un post LinkedIn.
Voici un extrait :
“Le vrai Lean est comprendre le changement de paradigme que propose Toyota en abordant les sujets par le développement des personnes: les sujets conflictuels sont la source d’innovation à valeur ajoutée si chacun développe sa compétence sur le sujet et son savoir faire de collaboration […] Dans le vrai Lean, chaque personne est vue comme un potentiel et une compétence en développement donc chaque décision est l’occasion d’un apprentissage et d’une meilleure collaboration.”
Tu peux lire le post entier en cliquant ici.
Le premier pas
Mon objectif quotidien est de casser cette impression de complexité ou de club fermé, et de rendre le Lean accessible à toutes et tous.
Vulgariser, sans jamais perdre de vue son essence.
Et cette essence, c’est avant tout le Gemba (qui signifie "là où les choses se passent" en japonais, c’est-à-dire le terrain).
Pourquoi ? Parce que tout commence sur le terrain, là où les problèmes surgissent, et là où les solutions naissent.
C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai appelé mon média…
Le Lean, c’est une démarche, et aller sur le Gemba est le premier pas.
Mon but n’est pas simplement de te parler de Lean, mais de rendre le travail plus intéressant et stimulant pour tout le monde.
En mettant en lumière un management qui crée les conditions dans lesquelles les personnes s'approprient leur environnement et deviennent entrepreneuses à leur poste, afin de contribuer à un projet commun enthousiasmant.
14 entrepreneur·es, 14 Gemba : ils partageront leur expérience en live !
Demain soir, j’accueille + de 200 managers et dirigeant·es inspirant·es, tous en quête d’une croissance sereine, pour l’anniversaire de mon média.
Le tout en compagnie des entrepreneur.e.s et manager.euse.s qui ont participé au succès de la première saison de Time to Gemba.
Au programme…
Des discussions interactives avec les entrepreneurs stars de l’émission et experts dans de nombreux domaines comme l’industrie ou le digital
Des projections exclusives et courts-métrages
Des échanges sur comment instaurer une culture d'amélioration continue au sein de l’entreprise
Une session buffet Gourmand 👨🏻🍳 pour échanger avec les managers et dirigeants qui seront présents à l’événement
Des quizz et ateliers ludiques
Des activités surprises (qui s’annoncent fun)
Des cadeaux 🎁
Reste connecté·e, je te ferai bientôt un débrief complet de cet événement exceptionnel dans une prochaine newsletter.
En moins de 3 mois, j’aide les dirigeants à reprendre le contrôle de leur entreprise.
Tous les services s’alignent sur un objectif : la satisfaction complète de chaque client.
Chaque collaborateur propose des idées d’amélioration sur son propre environnement de travail et retrouve le plaisir de l’effort
Pour le dirigeant, c’est moins de stress, plus de sourires dans les couloirs, plus de plaisir, une base de clients fidèles qui évolue et de belles perspectives économiques.
Discutons en 30 minutes 👇
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C’est 100% gratuit.
Et juste avant de te laisser…
Voici les concepts clés que tu dois retenir de cette newsletter :
Le Lean, ce n'est pas un club fermé : il donne souvent l’impression d’un cercle réservé aux initié·es, mais en réalité, c'est une démarche accessible à tous.
Ce n’est pas simplement une chasse aux gaspillages : il s’agit de comprendre les causes profondes des fragilités pour amener une meilleure compréhension qui ouvre la voie à l’amélioration continue (Kaizen). Le véritable Lean consiste à maintenir une organisation vivante et adaptable.
Tout commence sur le Gemba : en tant que dirigeant·e, descends sur le terrain, là où les problèmes surgissent et où les opportunités se trouvent. Tu ne peux pas manager uniquement depuis ton bureau.
Vers un management apprenant et entreprenant : ton rôle en tant que dirigeant·e ou manager est de créer un environnement où chacun·e peut apprendre et entreprendre. En cultivant l’autonomie de tes équipes, tu redonnes de l’autorité au terrain, car elles s’approprient le succès, l’environnement, et contribuent de façon proactive à la réussite de l’entreprise.
Sur ce, à ta croissance et ton épanouissement.
Christophe Ordano
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💡 Qui suis-je ?
J’ai découvert le modèle Lean de Toyota il y a près de 15 ans, et ça a révolutionné mon approche en tant que manager et chef d’entreprise.
Il m’a permis de gérer la croissance de mon entreprise et de la revendre quelques années plus tard à un acteur clef du marché.
Aujourd’hui, je fais ma mission de familiariser les patrons et managers de demain à cette pratique, et partager la méthode de Toyota au plus grand nombre.
Je les emmène avec moi sur le terrain, dans ma quête d’amélioration et de croissance.
Depuis 2016, je cogère Keenly et Learning to Scale, dans lesquels nous avons accompagné plus de 800 patrons et managers de demain dans leur quête d’amélioration et de croissance, en les familiarisant au Lean ****(Qonto, Theodo, Aramis Auto, JVWEB, RSM Sofira, Leocare, etc.)
Chaque jour, je me bats contre le management bureaucratique et financier, qui cause trop de dégâts sur la santé des personnes (burn-out), le gaspillage des talents (bore-out), les relations entre les gens, la perte de sens du travail (brown-out), la qualité des produits, la satisfaction des clients, l’impact environnemental, et la pérennité des boîtes.
Et dans les prochaines éditions hebdomadaires de la newsletter : je te partagerai des réflexions, des retours d’expérience, et des outils, pour comprendre le modèle Lean et te faire évoluer dans ta carrière de dirigeant ou team leader.