Le problème du consulting
(Et pourquoi j'ai rejoint ce monde que je déteste)
Il y a plus de 10 ans, je disais avec ironie à mon associée :
« Un jour, quand je serai plus grand, je travaillerai dans le monde du conseil parce que c'est génial. »
Pourquoi ?
Parce que dans ce métier, tu dis quoi faire, tu t'en vas, et tu reviens quelques mois ou quelques années plus tard pour constater que ce que tu as préconisé n’a pas donné les résultats escomptés.
Mais ce n’est pas de ta faute…
L’exécution, après tout, était la responsabilité du client.
Alors tu redonnes de nouveaux conseils, sans jamais réellement t’engager.
Franchement, c’est pratique.
Ironie à part, cette approche m’a toujours profondément dérangé.
Comment peux-tu accompagner une entreprise sans t’ancrer dans sa réalité ?
Sans comprendre ce qui freine ou génère vraiment de la valeur sur le terrain ?
Et pourtant, une décennie plus tard, me voilà avec un pied dans le monde du conseil.
Mais ma vision sur le consulting classique n’a pas bougé.
Si j’accompagne aujourd’hui des entrepreneur·e·s / dirigeant·e·s, c’est parce que j’ai pratiqué une autre approche, une méthode qui a tout changé, d’abord pour moi et mes entreprises, et qui méritait d’être transmise.
Au programme
Dans cette newsletter, découvre le problème avec le consulting classique, quelle vision m’anime quand j’accompagne une entreprise, et comment l’approche que je défends a permis à plusieurs boites, entre autres, de redresser leur rentabilité, tout en préservant leurs dirigeants et équipes du burn-out.
🚩 Le problème avec l’approche consulting classique
🤝 Pourquoi j’accompagne des entreprises (alors que je déteste le monde du conseil)
🤔 Consultant ou pas consultant ? Je réponds dans cette newsletter
📈 Ce que je fais avec les entreprises (et les résultats avec une étude de cas).
Pas le temps de tout lire ? Tu trouveras un résumé avec les points clés à la fin.
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Le problème avec le consulting classique
Tu en as certainement entendu parlé du “scandale McKinsey”, qui a éclaté il y a quelques années.
“Un montant de 2,5 milliards d’euros. C’est l’argent dépensé par l’État en 2021 auprès de consultants privés : cabinets de conseil en stratégie, prestations informatiques, communication… « Des pans entiers des politiques publiques sont délégués à des consultants qui n’ont aucune légitimité démocratique », dénonçait il y a un an la sénatrice communiste Éliane Assassi […] Une enveloppe qui a augmenté de 329 % en six ans.”
Au-delà des implications politiques, l’affaire a fait grand bruit pour une raison simple : l’opinion publique a rapidement compris qu’une grande partie de cet argent avait été dilapidée, sans aboutir à des résultats concrets.
Un exemple qui parle de lui-même…
À ma propre échelle, quand je dirigeais Pop Factory, une agence digitale dédiée aux enseignes à réseau, j’ai régulièrement eu affaire à des consultants qui venaient nous auditer.
Parfois, ces audits avaient du sens, notamment sur des sujets techniques comme la sécurité ou les infrastructures.
Mais trop souvent, les consultants arrivaient avec des solutions toutes faites et hors-sol.
Ils ne prenaient pas le temps de parler aux équipes, de comprendre l’écosystème global, l’historique, ou d’explorer la réalité du terrain.
À la place, ils poussaient des préconisations génériques basées sur leurs propres outils ou méthodes.
Le résultat ?
Des rapports inutilisables et des conseils qui ne changeaient rien à la réalité opérationnelle de l’entreprise.
Cela m’énervait profondément.
(N’hésite pas à répondre à cet email pour m’en dire plus).
Pour moi, cela est à l’opposé de ce dont une entreprise a vraiment besoin : un accompagnement ancré dans la réalité, basé sur une compréhension profonde du terrain et porté par une véritable implication.
Quelques années plus tard, en 2009, nous avons créé Pop Développement, une structure dédiée à l’accompagnement de porteurs de projets, basée sur un modèle de coaching for equity.
(Avant le buzz des incubateurs / accélérateurs.)
Je suis alors tombé sur des “coachs” qui avaient lu un ou deux livres populaires et se contentaient de répéter des slogans.
“Fail Fast.”
“Pivoter.”
“MVP”.
Ces mots avaient un certain charme, mais souvent, ils n’étaient portés par aucune expérience réelle.
Comment donner des conseils sur des problématiques qu’on n’a jamais vécues ?
C’est un peu comme demander des conseils de cuisine à quelqu’un qui n’a jamais allumé un four.
Ça sonne faux.
Et c’est exactement ce décalage, ce manque de vécu, qui m’a poussé à rechercher une autre approche : une approche ancrée dans le terrain, où l’on ne se contente pas de conseiller mais où l’on s’engage vraiment.
Pourquoi j’ai décidé d’accompagner des entreprises
J’ai toujours été marqué par les pratiques de management qui, au lieu de développer les gens, finissent par épuiser les équipes et détruire de la valeur.
À travers mon expérience chez Pop Factory – une entreprise que nous avons revendue à un leader du marché – et mon apprentissage du Lean, j’ai ressenti un besoin profond.
Celui departager mes convictions, proposer une autre vision du management, et promouvoir l’entrepreneuriat comme un puissant vecteur d’épanouissement et un levier pour impacter positivement la vie des gens à travers nos produits et services.
C’est ce qui m’a naturellement conduit au modèle Lean de Toyota, qui permet d’apporter à la fois de la valeur au client, de soutenir les collaborateurs, et de réduire l’impact destructeur sur la société.
Le TPS (Toyota Production System) est devenu ma boussole.
L’objectif est simple : rendre le travail des collaborateurs le plus facile et confortable possible.
Aujourd’hui, suis-je un consultant, un coach, un mentor ou Business Partner ?
Je me situe entre tout cela, mais je suis avant tout un praticien Lean qui partage les expérimentations et découvertes issues de mes propres projets entrepreneuriaux (Time To Gemba, Learning To Scale, Keenly, REOM, …).
Avec une approche centrée sur deux choses :
Remettre de l’apprentissage quotidien pour apporter un max de valeur au client tout en rendant le travail le plus facile, agréable pour les collaborateurs.
Créer un cadre sécurisant qui encourage les équipes à apprendre, à expérimenter et à progresser.
Je ne suis pas là pour imposer une solution clé en main et/ou une roadmap qui nous emprisonne.
Alors, consultant ou pas consultant ? 🤔
Dans le milieu du lean, le mot “sensei” est souvent utilisé pour désigner les “sachants”.
Il vient du japonais et signifie littéralement "celui qui est né avant".
Il désigne une personne expérimentée qui guide, non pas en imposant des solutions, mais en aidant les autres à apprendre par eux-mêmes.
Il est utilisé pour illustrer une posture de mentorat sur le terrain : le sensei accompagne les équipes et les dirigeants à poser les bonnes questions, comprendre les vrais problèmes et développer leur autonomie pour progresser durablement.
Là où un consultant apporte des solutions préfabriquées, un sensei cherche à développer une compréhension profonde et durable du terrain.
Si tu veux en savoir plus à ce sujet, je te conseille ce livre :
Cela repose sur trois postures clés, sans lesquelles aucune transformation réelle ne peut avoir lieu.
Ouverture d’esprit : voir la réalité telle qu’elle est.
La première posture consiste à développer une véritable conscience du terrain.
Cela implique de regarder une situation sans filtres ni idées préconçues, même si cela signifie remettre en question ce que l’on croit savoir sur le business.
L’objectif est de dépasser nos instincts de confirmation et de vraiment observer.
C’est le point de départ de la pratique du gemba : aller voir sur le terrain, questionner les évidences, et comprendre ce qui génère de la valeur ou des problèmes.
Avec mon média Time to Gemba, j’ai justement pris le parti de remettre le terrain au centre des discussions.
Mon rôle, c’est d’amener les dirigeants et dirigeantes à sortir de leurs bureaux, à aller “là où les choses se passent” : sur le gemba (terrain).
C’est là, au contact direct des équipes, des réalités du quotidien, que les vrais problèmes deviennent visibles et que les solutions émergent.
À travers cette initiative, je pars à la rencontre d’entrepreneuses d’entrepreneurs pour découvrir leur quotidien et partager des pratiques inspirantes.
Après une première saison riche en émotions et en apprentissages, nous venons de célébrer les 1 an du média :
Réflexion en profondeur : creuser les causes, éviter les solutions réflexes.
La deuxième posture clé est d’éviter de “sauter” sur des solutions immédiates dès qu’un problème est identifié. Cela peut sembler contre-intuitif, car agir vite donne l’impression de reprendre le contrôle.
Pourtant, cela empêche souvent d’apprendre des conditions qui ont créé le problème en premier lieu.
Inventivité : encourager des solutions locales et inédites.
Enfin, la dernière posture d’un sensei est d’encourager l’inventivité sur le terrain (kaizen).
Cela ne signifie pas proposer des idées toutes faites, mais créer un cadre où les équipes elles-mêmes peuvent expérimenter, essayer de nouvelles choses, et s’approprier la résolution des problèmes.
“Faire du Lean” n’est pas suffisant
Je me définis avant tout comme un entrepreneur Lean, qui prône un management apprenant et entreprenant.
Le Lean m’a d’abord permis de progresser et d’apprendre avec mes propres entreprises (et continue de m’enseigner chaque jour), et aujourd’hui, je pratique et partage cette approche en accompagnant d’autres dirigeants (JVWEB, RSM, La Brigade de Véro, ou encore Nematis qui est au centre de l’étude de cas que je viens de publier).
Au fil des années, j’ai compris qu’une entreprise est un organisme vivant.
Rien n’est figé, tout est une question de trade-off.
Quand tu travailles sur la croissance, tu impactes forcément la rentabilité.
Et si tu te concentres uniquement sur la rentabilité, tu risques de freiner la croissance.
C’est un équilibre subtil entre le court terme et le long terme, entre la performance économique et le développement des collaborateurs.
C’est là que le Kaizen trouve tout son sens.
Quand j’entre dans une entreprise, j’ai un cadre d’analyse, une boussole (le TPS) qui me permet d’orienter les conversations sur les sujets qui comptent.
À ce moment-là, je pourrais uniquement mettre en places des outils (kanban, management visuel, etc) ou faire des préconisations, sans intégrer l’intention qu’il y a derrière.
Comme le ferait un consultant classique.
Mais est-ce vraiment ça le but ?
Est-ce qu’on est là pour faire à la place des équipes… ou pour les faire apprendre ?
C’est ici un exemple de trade-off.
Mon rôle n’est pas seulement d’aider à optimiser les processus ou à résoudre des problèmes fermés.
Il s’agit surtout de :
Stabiliser
Créer les conditions où la boite se dynamise, et aider le dirigeant à construire une entreprise véloce capable de s’adapter en permanence aux évolutions de son secteur
Si tu veux découvrir les résultats concrets de cette approche sur le terrain, je t’invite à lire cette newsletter sur le parcours de la Brigade de Véro, une entreprise de livraison de repas diététiques que j’ai eu le plaisir d’accompagner.
Et si, comme Nematis, tu évolues dans le monde du service en ligne, cette étude de cas va t’intéresser…
Sauver sa rentabilité en pleine croissance : découvre le voyage Lean de Nematis
En pleine croissance fulgurante, cette agence web a triplé son chiffre d’affaires en deux ans.
Mais avec cette croissance, les défis s’accumulaient : trésorerie sous pression, équipes épuisées, délais qui explosaient…
La situation devenait intenable.
Pourtant, au moment où tu lis ces lignes, cette même agence est parvenue à inverser la situation, et sauver sa rentabilité, le tout sans recruter, ni stresser les équipes ou sacrifier sa qualité de service.
Avec des résultats impressionnants, atteints en à peine 3 à 4 mois :
Des délais de livraison réduits par 6
Une capacité de production multipliée par 5
De nouvelles opportunités commerciales grâce à un élargissement de l’offre
Mais alors, quel a été le déclic ?
Comment une telle évolution a-t-elle été possible en si peu de temps ?
Je t’explique tout dans une étude de cas où tu découvriras les 2 pratiques contradictoires qui ont permis aux dirigeants de Nematis de changer la donne et redonner un nouveau souffle à l’entreprise, avec :
Des équipes qui retrouvent du sens et de la motivation dans leur travail
Une production fluidifiée avec des délais 6x plus compétitifs
Une qualité renforcée dès la première livraison
Clique ci-dessous pour découvrir ce que nous avons exploré ensemble et qui a contribué à leur faire atteindre de tels résultats.
Et dans ta boîte ?
La croissance avance vite, mais…
Est-ce que tu t’es déjà dit une de ces phrases ces derniers mois ?
“Je découvre (toujours) les (mêmes) problèmes trop tard”
“Mes équipes sont souvent sous l'eau et je dois toujours intervenir”
“Il n’y a que moi qui porte la croissance de la boite”
“Les plaintes client s'accumulent, à quoi bon grossir ?”
“On ne s’y retrouve plus financièrement”
(…)
Parlons-en 30 minutes.
Tu peux obtenir des résultats similaires à Nematis.
Ça t’intéresse ?
On analyse ta situation
Je t’apporte mon regard sur ta boite / ton équipe
Tu vois si on va plus loin
Ça n’engage à rien (mais tu peux en ressortir avec une vision nouvelle)
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Et juste avant de te laisser…
Voici les concepts clés que tu dois retenir de cette newsletter :
Ne te contente pas de solutions hors-sol : Les consultants classiques livrent souvent des préconisations génériques sans comprendre la réalité de ton terrain. Ce qui compte, c’est d’aller régulièrement sur le gemba pour observer ce qui freine la valeur ou la créé .
L’apprentissage est un levier pour la performance : Optimiser l’existant ne suffit pas. Il faut créer les conditions pour que toi et ton équipe appreniez à résoudre les vrais problèmes, durablement et par vous-mêmes.
Mon rôle : dynamiser, pas juste optimiser : Là où un consultant t’enferme dans une roadmap, je t’aide à poser les bonnes questions, explorer des problèmes ouverts et libérer les vrais leviers de croissance en m’appuyant sur les meilleures / dernières théories en la matière.
La croissance est un jeu d’équilibriste : Tout est trade-off / injonction / compromis. L’idée, c’est d’avoir une vue systémique et pas seulement analytique, pour trouver le bon compromis entre le court terme et le long terme.
Sur ce, à ta croissance et ton épanouissement.
Christophe Ordano
PS : Tu veux apprendre le Lean en continu ?
Et n’hésite pas à me suivre sur….
💡 Qui suis-je ?
J’ai découvert le modèle Lean de Toyota il y a près de 15 ans, et ça a révolutionné mon approche en tant que manager et chef d’entreprise.
Il m’a permis de gérer la croissance de mon entreprise et de la revendre quelques années plus tard à un acteur clef du marché.
Aujourd’hui, je fais ma mission de familiariser les patrons et managers de demain à cette pratique, et partager la méthode de Toyota au plus grand nombre.
Je les emmène avec moi sur le terrain, dans ma quête d’amélioration et de croissance.
Depuis 2016, je cogère Keenly et Learning to Scale, dans lesquels nous avons accompagné plus de 800 patrons et managers de demain dans leur quête d’amélioration et de croissance, en les familiarisant au Lean ****(Qonto, Theodo, Aramis Auto, JVWEB, RSM Sofira, Leocare, etc.)
Chaque jour, je me bats contre le management bureaucratique et financier, qui cause trop de dégâts sur la santé des personnes (burn-out), le gaspillage des talents (bore-out), les relations entre les gens, la perte de sens du travail (brown-out), la qualité des produits, la satisfaction des clients, l’impact environnemental, et la pérennité des boîtes.
Et dans les prochaines éditions hebdomadaires de la newsletter : je te partagerai des réflexions, des retours d’expérience, et des outils, pour comprendre le modèle Lean et te faire évoluer dans ta carrière de dirigeant ou team leader.