50 000 candidatures par an pour un métier où échouer est normal
Comment une agence au service des associations créé les conditions de la réussite, du recrutement au terrain
Tu te balades tranquillement dans le centre de ta ville.
Tu te rends au travail, ou peut-être es-tu en pleine session shopping.
Quand soudain…une personne t’interpelle, un sourire chaleureux sur le visage.
Elle te proposer d’échanger à propos d’une cause humanitaire ou associative.
Tu l’as déjà vécu ?
À cet instant, tu as deux options :
T’arrêter pour discuter
Décliner la proposition et continuer ton chemin
99,5% des gens vont prendre l’option 2 (c’est leur choix).
Mais il y a une chose qu’il faut que tu saches.
Derrière cette personne qui t’a abordé se cache tout un collectif engagé, dont les pratiques de management peuvent inspirer ta propre entreprise.
C’est ce que j’ai découvert en rendant visite à Cause à effet, l’agence qui réalise des programmes de collecte de fonds en face à face pour des associations humanitaires et de solidarité internationale.
Dans cette newsletter, découvre comment une entreprise dans le recrutement de donateurs créé les conditions de réussite du recrutement au terrain, grâce à un facteur clé qui différencie les “best place to work” des autres entreprises :
🧳 Comment générer 50 000 candidatures par an, et magnétiser les meilleurs profils
🔑 La clé pour devenir une entreprise qui génère de l’attraction et de l’engagement
✅ La checklist des éléments à observer pour cibler les profils à fort potentiel
✊ Le secret pour rester engagé dans un métier où on échoue 99,5% du temps
Pas le temps de tout lire ? Tu trouveras un résumé avec les points clés à la fin.
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Comme d’habitude, tu peux retrouver la vidéo complète de ma visite en cliquant ici ou sur la vignette.
Tu peux également accéder à la playlist qui contient les podcasts avec Julien (Co-fondateur et président), Benjamin (Directeur des opérations) et Kévin (Head of Growth) en cliquant sur ce lien.
De recruteur à président co-fondateur
Il y a 18 ans, entre deux voyages, Julien Bosch devient recruteur de donateurs.
Ce qu’il pensait être une courte expérience, va devenir l’aventure de sa vie.
Ayant toujours été engagé et sensibles aux causes humaines et environnementales, il trouve un métier qui lui donne l’occasion de rendre la planète un peu plus belle.
Après plusieurs années dans son entreprise, il décide de se lancer et co-fonder à l’image de ses valeurs “Cause à effet”.
(Note : pour en savoir plus sur le parcours de Julien, clique ici pour découvrir mon podcast avec lui).
Aujourd’hui, Cause à effet, c’est :
32 collaborateurs
4 cellules, à Cannes, Paris, Montpellier, et Lyon
Entre 200 et 300 personnes, avec les recruteurs de donateurs et responsables d’équipe
27 associations accompagnées, comme Action contre la faim, Médecin sans frontière, ou encore la Croix-Rouge française.
Un logo (poisson rouge) avec une signification bien particulière (que je te révelerai en fin d’email).
Mais surtout, des valeurs jamais trahies et une volonté permanente de créer les conditions de la réussite.
Et ce, dès le recrutement.
Passer de 50 000 candidats à 1200 recrues engagées
Une valeur fondamentale de Cause à effet est la non-discrimination.
Tout le monde peut devenir recruteur de donateurs, quel que soit son genre, ses origines, ou son parcours professionnel.
Au total, c’est 50 000 candidatures qui sont traitées chaque année.
Chacune de ses personnes reçoit un coup de téléphone de la part des équipes de Cause à effet.
Environ 5000 seront rencontrées.
Et entre 1000 et 1200 deviendront recruteurs de donateurs.
Contrairement à ce que la plupart des personnes pensent, les recruteurs de donateurs ne sont pas des bénévoles.
En arrière-plan, on travaille donc à créer de l’attraction, et un maximum de candidatures .
L’une des personnes principales derrière ce travail, c’est Kévin Bresson, Head of Growth.
“On touche quasi 300 000 personnes par mois sur les réseaux sociaux. C’est le minimum qu’il nous faut pour aller générer toutes ces candidatures aujourd’hui”.
Pour répondre à ce besoin, le travail est fait à la fois sur la notoriété de Cause à effet (et du métier de recruteur donateur), et sur la génération de candidatures.
Comme je te le disais au dessus, Cause à effet génère 50 000 candidatures par an.
Parmis les candidats, deux profils se dégagent :
Un profil entre 16 et 29 ans, en pause sur son cursus ou sans diplômes, et en quête de sens.
Un profil entre 40 et 60 ans, qui cherche un nouveau souffle dans sa carrière.
Selon Kévin, l’objectif est de passer à 80 000 candidatures sur 2024.
Alors, comment s’assurer ensuite de conserver les personnes qui vont adhérer au projet et se retrouver dans ce métier unique ?
En incarnant et en communiquant sur des valeurs fortes dès le début.
Des valeurs qui ont poussé Julien, le président, à démarrer l'aventure Cause à effet.
Et qui se retrouvent aujourd’hui dans celles de l’entreprise :
Égalité professionnelle Femme / Homme (pour laquelle ils ont obtenu en 2023 une note de 97/100).
Non-discrimination
Formation
Rémunération fixe
Management de proximité
Collecte responsable
Les valeurs, je t’en parle dans une newsletter où je t’explique comment Airbnb est devenu le meilleur lieu de travail au monde.
Je mentionne notamment le “Toyota Way”, la philosophie de management de l’entreprise japonaise Toyota, que tu peux découvrir plus longuement dans cette newsletter.
Comme le fait très bien Cause à effet, le Toyota Way définit les valeurs fondamentales et les méthodes de travail dont tous les collaborateurs peuvent s’inspirer dans tous les aspects de leur travail quotidien, à tous les niveaux de la boîte, dans le monde entier.
💡 Note : Pourquoi je parle de Toyota, et du Lean
Le Lean a été inventé par Toyota il y a plus de 70 ans (même si eux n’appellent pas ça comme ça, car ce nom vient des Américains).
C’est cette méthode qui leur a permis de prendre leur envol, pour ensuite devenir leader depuis les années 2000 - et le rester.
Depuis, l’approche a été reprise par des milliers d’entreprises de toutes tailles, dont plusieurs entreprises au grand succès.
Quant à moi, j’ai découvert le Lean il y a près de 15 ans, et ça a révolutionné mon approche en tant que manager et chef d’entreprise.
La méthode m’a permis de gérer la croissance de mon entreprise et de la revendre quelques années plus tard à un acteur clef du marché.
J’ai aussi eu l’occasion de passer dans les usines de Toyota, voyant bien l’efficacité du Lean Management sur le terrain, de mes propres yeux :
Depuis 2016, je cogère Keenly et Learning to Scale, dans lesquels nous avons accompagné plus de 800 patrons et managers de scale-up et entreprises établies dans leur quête de croissance continue, en les familiarisant notamment au Lean (Qonto, Theodo, Aramis Auto, JVWEB, RSM Sofira, Leocare, etc.).
Tu veux en savoir plus sur le Lean, l’histoire de Toyota, ou la mienne ? Clique ici pour accéder à mes newsletters.
Après le recrutement finalisé, les équipes de Cause à effet passent un appel de bienvenue à chaque nouveau collaborateur.
Ils cherchent à comprendre ce qui a bien fonctionné, les arguments qui l’ont convaincu, et ce qui a peut-être été moins bon.
(Si ce genre de démarche te parle, j’ai publié la semaine dernière une newsletter où je pratique devant toi une méthode pour tirer des leçons d'un projet qui ne s'est pas déroulé comme prévu.)
On passe ensuite à la phase suivante, dans laquelle Cause à effet continue à transmettre ses valeurs : la formation.
De la candidature au terrain : transmettre le savoir-faire
Benjamin Imbert est directeur des opérations.
Ou plutôt, directeur terrain.
Comme tu t’en doutes si tu me connais un peu, ça ma tout de suite parlé.
Si tu me découvres, le terrain = le Gemba dans la philosophie de Toyota.
En japonais, ça signifie “là où les vraies choses se passent”.
Si tu n’es pas familier avec ce terme, clique ici pour découvrir en quoi il est fondamental pour ton entreprise.
Chez Cause à effet, leur terrain, c’est la rue.
Là où les échanges se créent, et les nouveaux donateurs s’engagent.
Benjamin connaît très bien la rue et son métier.
Comme Julien, il a lui-même été recruteur de donateurs, il y a de ça 17 ans.
Aujourd’hui il incarne la possibilité d’ascension et de révélation des talents que Cause à effet souhaite mettre en avant.
Un gros morceaux de son travail chez Cause à effet, c’est la formation.
Elle se déroule en deux parties
2 jours de théorie pour expliquer les mécanismes du milieu associatif et des interactions pour comprendre ce qu’est la “parole parfaite”.
Une mise en pratique avec des jeux de rôle pour pratiquer le geste (ici, la parole).
La mission de Benjamin, c’est de s’assurer de la bonne transmission du savoir-faire dans cette phase, pour préparer les nouveaux recruteurs de donateurs au terrain.
Mais c’est aussi une opportunité de révéler les futurs talents.
Car, comme il me le dit dans notre échange : “On a des personnes qui arrivent, de tous les profils, et qui vont se découvrir une compétence pour le métier qu’on fait, et qui vont y prendre un grand plaisir”.
La matinée où je leur ai rendu visite, un groupe de candidats était en pleine formation.
Alors j’ai demandé à Benjamin ce que son oeil d’expert observe pour cibler ces profils avec un potentiel intéréssant.
Voici sa réponse :
Les candidats arrivent avec un besoin.
Benjamin leur donne les clés pour s’épanouir dans un métier avec du sens, et se révéler pour progresser dans l’entreprise.
Viens la dernière étape.
Là ou les idées et méthodes sont constamment mises à l’épreuve.
Là ou les valeurs de l’entreprise s’expriment.
Le terrain.
Rester engagé quand on échoue 99,5% du temps
Julien m’a emmené sur le terrain voir les recruteurs en action.
Si tu veux voir ce que ça donne, clique sur la miniature ci-dessous.
Comme il le fait si bien, le terrain a remis en question mes croyances.
Je fais partie des personnes sur la défensive lorsqu’on m’aborde dans la rue.
Mais en observant Christopher (recruteur de donateur sur la miniature), j’ai vu :
De l’envie
Des échanges chaleureux
Beaucoup de respect
Et tout ce que Benjamin m’a partagé comme étant les conditions de réussite :
Implication, détermination
Capacité d’écoute
Envie et dépassement
En vitrine, on voit surtout les refus et les personnes qui s’enfuient le plus vite possible.
Statistiquement, c’est bel et bien leur quotidien :
100 bonjours / heure de travail, soit 600 par jour et 15 000/mois
3 échanges en moyenne par heure, pour 3 nouveaux donateurs
99,5% du temps dans la gestion d’échec
Alors comment s’assurer que ses collaborateurs restent engagés avec de telles statistiques ?
Écoute la réponse de Julien, tu peux t’en inspirer dans ton propre domaine :
Maintenant, tu comprends pourquoi le logo de Cause à effet est un poisson rouge.
L’échec est la normalité, alors on l’oublie, et on passe vite à autre chose.
Car ce qui compte le plus, ce sont les échanges chaleureux qui sont créés chaque jour, et les valeurs fondamentales du projet collectif de Cause à effet.
En moins de 3 mois, j’aide les dirigeants à reprendre le contrôle de leur entreprise.
Tous les services s’alignent sur un objectif : la satisfaction complète de chaque client.
Chaque collaborateur propose des idées d’amélioration sur son propre environnement de travail et retrouve le plaisir de l’effort
Pour le dirigeant, c’est moins de stress, plus de sourires dans les couloirs, plus de plaisir, une base de clients fidèles qui évolue et de belles perspectives économiques.
Discutons en 30 minutes 👇
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Et juste avant de te laisser…
Voici les concepts clés que tu dois retenir de cette newsletter :
Communique des valeurs fortes dès le début : Pour attirer et fidéliser les meilleurs talents, il est crucial de communiquer clairement les valeurs de ton entreprise dès le processus de recrutement. Cela crée un sentiment d'appartenance et motive les employés à s'engager pleinement.
Investis dans la formation et le développement personnel : Cause à effet offre une formation initiale théorie et pratique, qui se prolonge tout le long de la mission du collaborateur. Investir dans la formation continue permet à tes collaborateurs de se développer et de s'épanouir, tout en alignant leurs compétences avec les besoins de l'entreprise.
Encourage l'engagement et la résilience sur le terrain : Malgré un taux de rejet de 99,5%, les recruteurs de Cause à effet restent motivés et engagés grâce à une culture d'entreprise solide. Créer un environnement qui valorise l'effort et la persévérance peut transformer les échecs en opportunités de croissance.
Adopte une approche terrain (Gemba) : Être présent sur le terrain permet de comprendre les véritables enjeux et de prendre des décisions éclairées. Cette proximité avec les opérations quotidiennes te permettra de mieux accompagner tes équipes et de résoudre les problèmes efficacement.
Sur ce, à ta croissance et ton épanouissement.
Christophe Ordano
PS : Tu veux apprendre le Lean en continu ?
💡 Qui suis-je ?
J’ai découvert le modèle Lean de Toyota il y a près de 15 ans, et ça a révolutionné mon approche en tant que manager et chef d’entreprise.
Il m’a permis de gérer la croissance de mon entreprise et de la revendre quelques années plus tard à un acteur clef du marché.
Aujourd’hui, je fais ma mission de familiariser les patrons et managers de demain à cette pratique, et partager la méthode de Toyota au plus grand nombre.
Je les emmène avec moi sur le terrain, dans ma quête d’amélioration et de croissance.
Depuis 2016, je cogère Keenly et Learning to Scale, dans lesquels nous avons accompagné plus de 800 patrons et managers de demain dans leur quête d’amélioration et de croissance, en les familiarisant au Lean ****(Qonto, Theodo, Aramis Auto, JVWEB, RSM Sofira, Leocare, etc.)
Chaque jour, je me bats contre le management bureaucratique et financier, qui cause trop de dégâts sur la santé des personnes (burn-out), le gaspillage des talents (bore-out), les relations entre les gens, la perte de sens du travail (brown-out), la qualité des produits, la satisfaction des clients, l’impact environnemental, et la pérennité des boîtes.
Et dans les prochaines éditions hebdomadaires de la newsletter : je te partagerai des réflexions, des retours d’expérience, et des outils, pour comprendre le modèle Lean et te faire évoluer dans ta carrière de dirigeant ou team leader.